Un blindé 100% Made in Algeria


Un blindé 100% Made in Algeria



L’état-major de l’Armée nationale populaire (EM-ANP) a convié, dimanche dernier, des journalistes de la presse privée et des parlementaires des commissions de défense du Conseil de la nation et de l’APN à une visite guidée de la base centrale de logistique de l’Armée (BCL) à Beni Merad, dans l’Algérois. 

Cette base centrale logistique, la seule qui existe au Maghreb, a été créée en 1975. Elle a pour mission d’assurer un support logistique technique aux différentes unités de corps de bataille. Equipée d’installations ultramodernes, elle permet la rénovation et la modernisation d’engins de transport de troupes et de tous les types de blindés acquis auprès de l’ex-Union soviétique. Des pièces de rechange de haute précision y sont également fabriquées. 

Placée sous la tutelle de la Direction centrale du matériel de l’état-major de l’ANP, mais néanmoins dotée d’un statut de société à caractère industriel et commercial, l’entreprise fournit également des prestations à des entreprises publiques stratégiques telles Sonatrach, Naftec, Sonelgaz et la SNVI. Notamment pour ce qui est de la réhabilitation des ensembles mécaniques. 

Il arrive aussi à la BCL de «dépanner» des entreprises moins stratégiques mais toutes aussi importantes. Durant notre visite, la BCL avait réservé une partie de sa chaîne de production au coulage de pièces de navires pour une entreprise de pêche. L’entreprise, qui compte à son actif la réalisation à 100% d’un engin blindé de transport de troupes, le M5, utilisé dans les interventions rapides, tourne avec un effectif de 2.000 personnes dont 80% sont des civils. Le M5 a été ***çu par l’ANP pour répondre aux besoins pressants de la lutte antiterroriste et pallier à l’embargo de fait sur les armes auquel était confrontée l’Algérie durant les années 90. L’encadrement militaire de la base comprend des ingénieurs tous issus des différentes promotions de l’ENITA. Leur moyenne d’âge ne dépasse pas les 40 ans. La plupart d’entre eux ont également fréquenté de grandes écoles d’ingénieurs européennes. 

Assurée par le commandant de la base, le colonel Ali Arkoum, la visite du site a permis aux parlementaires et aux journalistes de prendre connaissance des différents processus entrant dans la rénovation et la modernisation des équipements. Leur réparation sur place permet, chaque année, au Trésor public d’économiser au pays des millions de dollars. Les cadres militaires de la base se sont également montrés très disponibles pour satisfaire à la curiosité des journalistes.

Parmi les engins réparés figurent, entre autres, les chars T55 et T72, les Chilkas, blindés utilisés dans la défense anti-aérienne, et les BTR. L’entreprise s’est également spécialisée dans la réparation de camions de marque «AMG» acquis auprès des Etats-Unis. Aujourd’hui, la BCL est perçue comme le plus important fleuron de l’industrie militaire algérienne. Et à l’inverse de l’image donnée par certaines entreprises publiques, la BCL est gérée avec beaucoup de professionnalisme. 

L’initiative peut être perçue comme «une première» puisque, jusque-là, seuls la télévision nationale et quelques titres de la presse étatique ont été autorisés à accéder à des installations militaires de ce genre. Elle a été, en tout cas, présentée «comme le prolongement d’une dynamique d’ouverture amorcée par l’Armée à partir de l’année 2001». C’est à cette date que remonte, indiquent les parlementaires, la décision d’établir des contacts réguliers entre le Parlement et l’institution militaire. Cela s’est notamment concrétisé par l’organisation, les 11 et 12 novembre 2001, d’une conférence conjointe sur les questions de défense et de sécurité nationale. Elle entre, par ailleurs, dans le cadre d’un travail d’information et de «pédagogie» entrepris par les autorités militaires à l’adresse des politiques, des médias et de la société. Et se veut également comme un moyen de rétablir l’image d’une institution militaire qui a été profondément mise à mal durant la décennie écoulée par des rumeurs et des accusations qui ont semé un certain doute. La réalité du terrain et du terrorisme étaient, pour ainsi dire, les seuls éléments de réplique donnés par l’Armée aux critiques. Parlement et ANP se défendent, néanmoins, de l’idée que la visite de la BCL répond uniquement à un besoin conjoncturel. 

Depuis, beaucoup de choses ont changé. Au mois de novembre 2001, des débats sur la sécurité nationale et le terrorisme, qui ont réuni des parlementaires et des cadres de l’ANP, à l’occasion de colloques organisés à Alger, ont permis d’avoir une autre version des évènements. Les portes des casernes et autres installations militaires ont été également ouvertes à des délégations parlementaires. Et la fameuse conférence de presse donnée par le général Lamari à Cherchell, l’an dernier, a été perçue comme le point de départ d’une campagne de communication musclée pour combler les carences observées à ce niveau. Et dans cette campagne d’explication, l’état-major de l’ANP ne compte pas se limiter aux politiques et aux médias. Son projet est dirigé vers les associations de la société civile, auxquelles il compte également organiser des visites et expliquer ses valeurs, son rôle constitutionnel et les attentes des réformes engagées au niveau de ses structures. 

Récemment encore, Mohamed Lamari a rappelé, à travers la presse étrangère, les idéaux et les missions de l’ANP. Rompant ainsi avec l’image qui a souvent eu tendance à présenter l’ANP comme une armée «putschiste» et «antidémocratique». Dans son allocution au terme de la visite de la BCL, le président de la commission de défense du Conseil de la nation, M. Latrèche, a rendu «un hommage mérité pour les efforts et les réalisations accomplis par l’Armée pour la maîtrise progressive des techniques, de la technologie et sa marche résolue vers la (..) la modernité». Indiquant que la nouvelle génération d’officiers «partagent toujours les convictions de 54 et sont forgés par les épreuves récentes», M. Latrèche a ajouté, en outre, qu’il existe «un lien indélébile et une symbiose parfaite entre la nation et son Armée». Le président de la commission de défense du Conseil de la nation a rappelé, par ailleurs, que «pour la première fois depuis l’indépendance (allusion faite à la conférence de 2001), les parlementaires ont fait une incursion dans le champ de l’Armée et de la défense nationale pour analyser, sous un jour nouveau, le cheminement historique, passé et présent, des rapports entre société et Armée». A ce sujet, il a souligné «la disposition remarquable de l’institution militaire à ce que soit ouverte la voie à l’établissement d’échanges, d’une coopération et des promotions d’actions communes au service de l’intérêt suprême de notre pays». Et la présence sur les lieux d’une délégation de parlementaires et de journalistes, outre de traduire cette disposition, constitue, selon lui, «un acte hautement symbolique et pédagogique».





Commentaires

  1. BCL se trouve a Beni merad 7.0 km nord de la ville de Blida.

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  2. UN PAS ENCOURAGEANT ET POSITIF D'UN TRES TRES LONG PROCESSUS D'INDUSTRIALISATION ET D'INOVATIONS.....

    IL RESTE BEAUCOUP DE DEFIS ET D'OBSTACLES A SURMONTER:ORGANISATION ET GESTION MODERNES ET PUISSANTES,

    FORMATIONS PROFESSIONNELLES DIVERSES, ENSEIGNEMENTS DIVERS, RECHERCHES-DEVELOPPEMENTS,

    INDUSTRIALISATION, COMMERCIALISATION DE QUALITE ET DE HAUT NIVEAU

    BON COURAGE !

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